L’abbé Quentin, fondateur de l’école

Une famille d'artisans et croyante

 

Né le 12 octobre 1894, il est fils de boulanger; sa mère travaille à la boutique. Tout le travail est réalisé à la main plus les livraison en carriole effectuées par son père dans les villages voisins.

Son père est le seul homme du bourg à se rendre régulièrement à la messe dominicale, c’est dire combien la famille Quentin était foncièrement croyante et assidue dans ses convictions.

Ses parents eurent cinq garçons et deux filles. Un garçon fut tué au front en 1915 et une sœur décéda peu après sa naissance.

Charles participe rapidement au travail commun mais quelques croissants n’arrivèrent jamais à destination car la vue d’un enfant malheureux ne le laissait jamais insensible.

Une jeunesse ponctuée par la Grande Guerre

 

Après une brillante scolarité commencée à Fismes, il entre au petit séminaire de Vouziers malgré un début de surdité qui s’amplifia peu à peu et jusqu’à sa dernière heure.

La guerre le verra mobilisé dans les services auxiliaires qu’il retrouvera à La Courneuve à la fin du conflir.

Le grand séminaire de Reims ayant été bombardé, il reprend ses études à Chalons sur Marne (actuellement Chalons en Champagne) et est ordonné prêtre le 21 mai 1921.

Il souhaite être nommé dans une cure de campagne et pour que ses conseils soient éclairés, il demande au cardinal de Luçon de pouvoir parfaire ses études à l’Institut Catholique de Paris où il obtiendra en fin de cycle une licence de Sciences.

Un jeune curé plein de projets

 

Il est nommé comme professeur de mathématiques à Charleville. Ceci ne lui convenait absolument pas au point qu’il passera ses vacances à réviser ses connaissances.

Peu après, il est nommé curé de Vandy près de Vouziers. La tête pleine de projets, il crée une salle de cinéma pour laquelle il prévoit des films dont il compose les scénari. Il dote l’église de peintures, d’un orgue et d’un chauffage central. Il s’attache à fonder une coopérative mais les résultats le déçoivent. Au travers de toutes ses entreprises, de nombreuses amitiés se font jour et contribuent à leur financement.

Il doit une fois encore déménager car il est nommé à Liart où il découvre les comportements et les options sociales des employés de la SNCF. C’est l’époque où « l’on promet le pain, la paix et la liberté ». Les articles du bulletin paroissial qu’il fonde sont « fracassants » et lui attire nombre de sympathies.

La découverte de Pierrefonds pendant la Seconde Guerre Mondiale

 

Hélas en 1939, comme bien d’autres, l’exode le jette sur les routes au milieu des bombardements. Il s’arrête à Cormeilles-en-Parisis, puis continu la route jusqu’à Salbris en Sologne.

Entre temps, il a rassemblé des enfants abandonnés à eux-mêmes. Il ne peut assurer nourriture et protection, ce qui le détermine à retourner vers le Nord. Il découvre Pierrefonds grâce à Mademoiselle Suzanne CLARIN qui l’avait déjà aidé dans ses fondations précédentes.

Il arrive au Prieuré qui est pratiquement en ruine car les diverses troupes qui l’ont occupé sont, comme souvent, partis en laissant les locaux largement dans un état lamentable.

La création de l'école supérieure d'agriculture du Prieuré

 

Malgré cette installation difficile, un professeur est recruté et lors de leurs temps libres, chacun se fait maçon, menuisier, peintre, jardinier… Lentement la maison retrouve ses portes, fenêtres, cloisons, etc. les orties disparaissent et en octobre 1947, des enfants plus ou moins handicapés sont accueillis.

La « maison » devient le premier lycée agricole que reconnaît l’État et le nombre d’élèves augmente ainsi que le niveau des diplômes décernés.

Des agrandissement deviennent nécessaires. L’abbé achète et restaure les bâtiments de l’ancien Hôtel des Bains qui, lui aussi tombait en ruine ayant été un moment sous occupation militaire. Des classes, études, laboratoires, ateliers, chambres individuelles sont édifiées.

L’abbé avait encore un grand projet pour célébrer les 25 ans du Prieuré, il s’agissait d’une grande salle de sports et de fêtes. Malheureusement, il ne verra pas la réalisation de ce dernier aménagement car il décède en 1970 à l’âge de 86 ans, le matin même du 49e anniversaire de son ordination.